Convoi 46 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 09/02/1943

Le 19 décembre 1942, Adolf Eichmann, chef du service des affaires juives (IV B4) au RSHA (Office de la sécurité du Reich, Reichsicherheitshauptamt) s’entretient avec Knochen de la possibilité de poursuivre dans les prochains mois, la déportation des Juifs habitant la France. Le 31 décembre, Knochen répond que la déportation reprendra à la mi-février ou au début mars 1943. Il précise par contre que l’envergure de ces déportations est inconnue pour le moment. Trois semaines plus tard, le 21 janvier 1943, Knochen informe Eichmann que 3811 Juifs sont internés au camp de Drancy et lui demande s’il serait possible d’organiser un ou deux convois vers Auschwitz. De plus, Knochen demande si les Juifs français pourront être déportés. Le 25 janvier, l’adjoint d’Eichmann, Rolf Günther, déclare que le ministère des Transports du Reich a fourni des voitures de marchandises pour la déportation de 1 500 à 2 000 Juifs à partir de la gare du Bourget-Drancy. Günther précise qu’il sera possible de déporter les Juifs français ayant un casier judiciaire ainsi que ceux qui ont été arrêtés en 1941-1942 à la suite des affrontements entre des résistants français et l’armée allemande. Le 26 janvier, Knochen ordonne aux préfets régionaux d’arrêter tous les Juifs répondant aux critères de déportation et de les transférer ensuite au camp de Drancy: le 28 janvier 170 Juifs arrivent en provenance de Bordeaux, le lendemain 74 Juifs arrivent en provenance d’Orléans ainsi que 22 en provenance de Poitiers et finalement le 1er février, 70 Juifs arrivent en provenance de Dijon ainsi que 9 en provenance d’Angers. Le 3 février Heinz Röthke, responsable du service des affaires juives à la Sipo-SD en France informe Eichmann que deux convois partiront le 9 et le 11 février. Le 8 février, Paulina Brytenichsky, internée au camp de Drancy écrit une lettre à sa famille : « Je pars aujourd’hui vers une destination inconnue… Je pars avec beaucoup de courage et bon moral, car j’espère que nous nous reverrons bientôt. Il ne faut plus rien m’envoyer. Surtout, je t’en prie d’écrire à Monsieur N., 9, avenue 20e Corps, Nancy, et remercie-le pour le colis et demande-lui s’il a reçu 2700 F de Drancy de ma part »....