Le 13 août un convoi quitte le camp des Milles avec à son bord 538 Juifs de nationalités étrangères. Parmi les déportés on dénombre : 365 Juifs allemands, 111 Juifs autrichiens et 25 Juifs polonais. Durant cette phase des déportations à partir de la zone non occupée, les parents pouvaient confier leurs enfants en zone non occupée à des organisations caritatives juives. Par conséquent très peu d’enfants font partie de ce convoi. Raymond-Raoul Lambert, le chef de l’UGIF-Sud (Union générale des israélites de France), est sur place au camp des Milles juste avant la déportation. Les événements sont notés dans son journal : « On a fermé les wagons la nuit et défendu aux femmes et aux hommes de sortir, même pour les besoins naturels… On a donné à certains groupes cinq minutes seulement pour faire les bagages et les gardiens ont pillé les chambrées. La (garde) mobile a brutalisé ceux qui n’allaient pas assez vite… il me faudrait un volume pour tout noter… »
Le train quitte le camp des Milles le 13 août à 6 h 45. Il atteint la ligne de démarcation à Chalon-sur-Saône à 17 h 51 et repart à 18 h 41 pour arriver au camp de Drancy à 4 h 23 le 14 août. Les déportés sont escortés par quatre officiers et 129 hommes de la GMR (Groupes mobiles de réserve). À la ligne de démarcation, le convoi est pris en charge par la gendarmerie de la zone occupée.
Les nouveaux arrivés en provenance du camp des Milles ne sont internés à Drancy que quelques jours. Trois cents sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 17 août, tandis que les autres sont déportés le 19 août.