Convoi, Train VB 1232 de Chalons sur Marne, Marne, France à Drancy, Camp, France le 24/07/1942

Les arrestations commencent le 20 juillet. Le chef de la gendarmerie à Épernay (situé dans la Marne) décrit les événements : « Des scènes déchirantes se sont produites, les femmes ne voulant à aucun prix se séparer de leurs enfants. L'une d'elles, (laissée en liberté par la suite), voulait se jeter par la fenêtre avec ses deux enfants. Ces opérations faites cependant avec tout le tact et l'humanité possible ont causé une profonde émotion dans la ville d'Épernay et il est infiniment regrettable que cette mission ait été confiée à la gendarmerie et à la police française. » Selon le rapport de la gendarmerie soumis le 28 juillet, suite à leur arrestation le 20 juillet, les Juifs furent rassemblés au Frontstalag de Châlons-sur-Marne où ils demeurèrent jusqu’à leur transfert au camp de Drancy quatre jours plus tard. Le 24 juillet 1942, les détenus sont dirigés à la gare, en voitures fournies par le Service des Ponts et des Chaussées. Arrivés à la gare, ils sont placés dans des voitures de troisième classe. À 7 h 30 deux wagons sont rattachés au train VB 1232. Ce train quitte Châlons-sur-Marne à 8 h 04 et entre en gare du Bourget-Drancy à 17 h 00. Le transfert au camp de Drancy est entrepris par la STRCP (Société des transports en commun de la région parisienne). Dès 19 h 00, les 43 déportés sont internés au camp de Drancy. Aucun incident n’est reporté. L’équipe de la gendarmerie, chargée de l’escorte du train, est de retour à Châlons-sur-Marne le même jour à 21h57. Modest Von Korff envoie un télex le 25 juillet au Chef de la Sipo-SD en France, Helmut Knochen dans lequel il énumère les Juifs qui avaient été transférés à Drancy à partir de Châlons-sur-Marne. Il signale que l’opération s’est faite sans incident et que la police française avait été chargée de l’arrestation des Juifs et de leur internement au camp à Châlons-sur-Marne. Bien que l’on avait prévu l’arrestation de 95 Juifs, seulement 43 furent appréhendés. Von Korff indique que de nombreux Juifs avaient été prévenus des arrestations menées à Paris à la mi-juillet et par conséquent nombreux avaient pu y échapper en se cachant ou en prenant la fuite. Von Korff précise que la police française est responsable d’avoir prévenu les Juifs. Il suggère que pour éviter le même problème, les prochaines arrestations devraient être faites de façon spontanée, et qu’elles devraient être menées par la Feldgendarmerie (la police militaire allemande) et non par la police française....