Convoi 9 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 22/07/1942

Les Juifs qui avaient été arrêtés avec leurs enfants sont internés en premier lieu au Vélodrome d’Hiver à Paris et transférés par la suite aux camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande. Les Juifs sans enfants sont transférés directement au camp de Drancy et déportés à partir de ce camp. Ces Juifs sans enfants sont parmi les Juifs déportés à Auschwitz-Birkenau le 22 juillet 1942. Le 20 juillet, Röthke envoie des directives au sous-directeur des affaires juives à la préfecture de police de Paris, André Tulard, concernant les prochains convois à quitter le Bourget-Drancy y compris celui du 22 juillet. Röthke énumère les objets que chaque déporté devait apporter : des bottes, un vêtement de travail, de la literie, 1 timbale, 1 cuillère et 1 écuelle. Cette mesure fut prise par les autorités pour éviter la panique en assurant que les déportés allaient travailler. Röthke signale qu’avant le départ du convoi, chaque Juif devait être minutieusement fouillé. Un wagon spécial transportant des vivres pour 15 jours devait être prévu. Un Juif serait désigné par wagon comme responsable du maintien de l’ordre pendant le trajet et du nettoyage des wagons à l’arrivée. Une escorte d’un officier pour 30 hommes devait être fournie par la gendarmerie française tandis qu’une escorte allemande composée d’un officier pour neuf hommes serait fournie par la Feldgendarmerie (la police militaire allemande). Röthke confirme le départ du convoi le 22 juillet de la gare du Bourget-Drancy à 8h55 avec à son bord 996 Juifs. Selon l’horaire du premier convoi ayant quitté Drancy au mois de juin 1942, ce convoi prend vraisemblablement le même trajet. Après son départ de Drancy, le train poursuit sa route en direction de Bobigny, Noisy-le-Sec, Épernay, Châlons-sur-Marne, Révigny, Bar-le-Duc, Lérouville et Novéant, dernier arrêt avant la frontière. Jusqu’à la frontière, le train est escorté par la gendarmerie française et par quelques hommes de la Feldgendarmerie. Le chef du convoi jusqu’à la frontière est le sergent Weise. Une fois la frontière traversée, la garde est menée par l’Ordnungspolizei. Au mois de novembre 1943, le Reichsbahn (la compagnie ferroviaire nationale allemande) confirme l’horaire des transports à partir de la France. Nous ne possédons pas de documents portant sur les horaires de transport à partir de la frontière franco-allemande avant cette date, mais selon toute probabilité, ils étaient très similaires. Par conséquent, les convois précédents, y compris celui du 19 juillet 1942, ont probablement emprunté le trajet suivant, une fois qu'ils passèrent la frontière franco-allemande: Saarbrücken, Frankfurt-Main, Dresden, Görlitz, Nysa, et Katowice avant d'arriver à Auschwitz....