Convoi 77 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 31/07/1944

Le dernier convoi de masse de Drancy part de la gare de Paris-Bobigny le 31 juillet 1944. 1,321 noms de déportés de 37 pays, parmi lesquels 330 enfants en dessous de 18 ans, figurent sur la liste de déportation établie au camp de Drancy avant le départ. Un exemplaire de cette liste est transmis à l’UGIF puis récupéré par le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) après la guerre et édité par Serge Klarsfeld en 1978 dans le « Mémorial de la déportation des Juifs de France. » Cependant, dans « Le Calendrier de la persécution des Juifs de France » (Fayard 2001) également édité par Serge Klarsfeld, seulement 1,300 personnes sont mentionnées. Environ 800 de ces Juifs ont été internés à Drancy, à la suite des arrestations massives à Paris en juillet. Le reste vient de Lyon ainsi que des refuges et des foyers pour enfants gérés par l'UGIF. L'idée initiale et le projet subséquent de la rafle des enfants juifs sont l’initiative de Brunner. L'UGIF, une association créée par les nazis pour représenter la population juive auprès des autorités françaises et d'occupation possède un bureau de liaison avec le Bureau de la Gestapo pour les affaires juives. Kurt Schendel, un avocat juif de Berlin qui a immigré en France dirige ce bureau. Immédiatement après la libération de Paris, le 31 août 1944, il témoigne que Brunner avait demandé une mesure de rétorsion pour un «assassinat juif». En fait il s'agissait apparemment d'officiers allemands qui lors d'un trajet dans leur voiture étaient tombés dans une embuscade tendue par la Résistance (et non par un groupe juif) : « Brunner expliqua que, pour lui, il n'y avait rien au-dessus du sang d'un soldat allemand, et qu'il avait décidé d'arrêter les jeunes gens de nos centres et, en même temps, les maisons d'enfants. Alors il s'engagea en une longue discussion, au cours de laquelle j'ai dit à Brunner tout ce que j'avais sur le cœur, en ne tenant aucun compte de ma qualité de Juif parlant à un officier allemand. (…) J'ai essayé de toutes les manières possibles de faire changer Brunner d'avis. (…) j'insistais sur le fait que ce n'était pas un acte de courage de s'en prendre aux petits enfants. Je lui dis que j'étais juif à 100% et que je voulais bien accepter d'être déporté pour qu'il laisse en paix les enfants. Il s'opposa à ce que je lui dis, et pour toute réponse dit que ces enfants étaient de 'futurs terroristes' ! Il n'y eut rien à faire; il me fut impossible de toucher cet homme, aucun argument, aucun sentiment n'avait prise sur lui »....