Convoi 74 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 20/05/1944

En France, les nazis multiplient les exécutions d'otages et les déportations des membres de la résistance, tout en accélérant l'arrestation et la déportation des Juifs. Les bureaux de l'Union générale des Israélites de France (UGIF) sont fermés et son personnel est arrêté. En peu de temps, les maisons d'enfants deviennent des cibles de rafles, à commencer par celle de la Maison d’Izieu dont la plupart des pensionnaires seront déportés le 13 avril 1944. Certains Juifs maintenus en détention comme monnaie d’échange vont désormais être déportés, comme ceux du camp de Vittel qui rejoindront le convoi du 29 avril 1944 de Drancy à Auschwitz, ou les femmes et les enfants de prisonniers de guerre qui sont déportés de Drancy à Bergen-Belsen par les convois du 2 et 3 mai 1944, puis du 21 et 23 juillet 1944. Dans le « Mémorial de la déportation des Juifs de France » de Serge Klarsfeld ces convois sont numérotés 80 (convoi 80A, le 2 mai, 80B le 21 juillet, et 80C le 23 juillet). Le convoi 74 part de la gare de Paris-Bobigny le 20 mai 1944. 1200 noms figurent sur la liste établie au camp de Drancy avant le départ. Un exemplaire de cette liste est transmis à l’UGIF puis récupéré par le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) après la guerre et édité par Serge Klarsfeld en 1978 dans le « Mémorial de la déportation des Juifs de France. » Dans « Le Calendrier de la persécution des Juifs de France » (Fayard 2001) également édité par Serge Klarsfeld, il est précisé que 565 hommes, 632 femmes et trois indéterminés faisaient partie de ce convoi numéroté 74 (Tome 3, page 1842). Parmi les déportés figure le rabbin orthodoxe influent et membre de la résistance française Robert Brunschwig âgé de 55 ans. Il est le fondateur du mouvement religieux Yechouroun et un leader communautaire renommé à Strasbourg. Brunschwig est arrêté avec sa femme Lucie et sa belle-mère Rose Meyer après avoir tenté de s'enfuir en Suisse. Ils sont en possession d'un certificat de citoyenneté salvadorienne non autorisé, émis en leur nom par George Mandel-Mantello, premier secrétaire du Consulat salvadorien en Suisse qui fournit beaucoup de certificats similaires aux Juifs afin de sauver leur vie. Cependant, malgré ce certificat, la famille ne réussit pas à trouver refuge en Suisse. Ils sont tous les trois immédiatement assassinés dès leur arrivée à Auschwitz....