Convoi 73 de Drancy, Camp, France à Tallinn, Harjumaa, Estonie le 15/05/1944

Ce convoi (le 16e pendant la période de Brunner) part de la gare de Paris-Bobigny le 15 mai 1944 emportant 878 déportés, presque uniquement des hommes et des adolescents en âge de travailler. Un grand nombre de déportés sont arrêtés lors des rafles à Paris, Limoges, Nice et Rodez. Parmi les Juifs du convoi 73 se trouvent des citoyens français ainsi que des ressortissants étrangers de nombreux pays européens. La liste de déportation est établie au camp de Drancy avant le départ. Un exemplaire de cette liste est transmis à l’UGIF puis récupéré par le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) après la guerre et édité par Serge Klarsfeld dans son « Mémorial de la déportation des Juifs de France. » À l'origine, tel que mentionné dans « Le Calendrier de la persécution des Juifs de France » (Fayard 2001, également de Serge Klarsfeld), qui se fie aux informations de l'archive du CDJC, on pense que ce convoi est envoyé à Auschwitz. Cependant, il comprend surtout des hommes physiquement aptes à travailler – seulement 38 personnes sont mineures. Le plus jeune, Maurice Gattegno originaire de Nice avait à peine 12 ans. Lors de la formation de ce convoi à Drancy, l’administration du camp laisse entendre qu’il s’agira pour les déportés de rejoindre des chantiers de travail de l’organisation Todt (OT en abrégé). Déjà en avril, Alois Brunner et Ernst Brückler procèdent à des inspections à Drancy et imposent l'entraînement physique à quelques détenus afin de sélectionner les plus robustes et les plus aptes au travail forcé. Comme les Allemands lancent également un appel au volontariat, quelques-uns parmi les détenus à Drancy s'engagent spontanément. Parmi eux se trouve Guy Sarner de Marseille qui a seulement 16 ans lors de son arrestation le 27 mars 1944. Il raconte dans son témoignage de l'après-guerre :...