Convoi 63 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 17/12/1943

Le 11 décembre 1943, Obersturmführer Dr Heinz Röthke qui en juillet 1942 prend la relève de la branche parisienne « Affaires juives » du RSHA de Theodor Dannecker, demande l’autorisation de former un convoi de 800 à 1000 Juifs et la réponse de Berlin du 15 décembre donne un accord pour 1000 déportés. Ce sont finalement 848 personnes qui seront déportées ; le Calendrier de Klarsfeld mentionne 501 hommes, 345 femmes et 4 indéterminés, soit 850 personnes, mais sur le Mémorial de la déportation figure une liste de 848 déportés pour ce convoi. D’après le témoignage de Camille Teboul (Calendrier de Klarsfeld), certains internés chantent La Marseillaise pendant le trajet qui les mène de Drancy à la gare de Bobigny. Le convoi 63 part de la gare de Bobigny le 7 décembre 1943 emportant avec lui 848 Juifs, dont plusieurs dirigeants de l’UGIF (Union générale des Israélites de France) parmi lesquels son vice-président, André Baur. Le président de l’UGIF, Raymond-Raoul Lambert essaye d'aider Baur. Lambert tient un journal dans lequel il témoigne au 18 août 1943 de sa tentative d’obtenir auprès du maréchal de France et chef de l'État du Régime de Vichy, Philippe Pétain, la libération d’André Baur : « Baur a été arrêté à Paris et transféré à Drancy parce que son cousin s’est évadé du camp. Je me devais d’intervenir en sa faveur – mais sans aucun espoir. Le gouvernement n’est, me semble-t-il, plus qu’une fiction ». Selon le télégramme envoyé par Brunner, le train quitte la gare de Bobigny à 12h10. Ce convoi est le 9e de la période Alois Brunner. L’embarquement à la gare de Bobigny est effectué en présence de Brunner qui opère lui-même la fouille de certains bagages. Serge Smulevic, alors âgé de 22 ans, relate une scène particulièrement cruelle sur le quai de la gare :...