Convoi 60 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 07/10/1943

Entre le 18 septembre et le 6 octobre, 7 convois déportant un total de 750 Juifs quittent Nice pour Drancy. Ainsi, la population du camp de Drancy, comptant 650 Juifs en septembre, est doublée. De plus, 550 Juifs sont transférés au camp de Drancy après leur arrestation à Paris et dans d’autres villes telles que Lyon, Marseille et Vichy. Ainsi, le 3 octobre, 1857 Juifs sont internés au camp de Drancy. Charles Palant, arrêté à Lyon en août 1943, raconte son parcours : « Nous apprenons que des convois partent toutes les semaines ou tous les quinze jours. Mais pour où, et à qui le tour ? Impossible de savoir… Nous ne savons qu’une chose : les convois partent vers “Pitchipoï ". C’est le nom mystique, jailli du jargon des détenus […] Pitchipoï, c’est la capitale de l’inconnu. » Le 7 octobre, au petit matin, les Juifs sont dirigés vers la gare de Bobigny par autobus. Dans ses mémoires, Paul Steinberg décrit l’embarquement du train: «les premiers montés se sont adossés aux parois du wagon, bagages jalousement conservés à portée de la main […] un coin de wagon était affecté aux besoins naturels, sous forme d’une tinette masquée d’une couverture. La pudeur faisait encore partie de nos conventions. Le train resta immobile pendant des heures. Je me souviens d’un vieux couple, distingué. L’homme était, je crois, diamantaire. Ils avaient été pris à Nice. C’était avant-guerre un usager du train bleu et de ses wagons-lits. Il n’avait, semble-t-il, jamais voyagé en seconde et disait que tant qu’à faire, dans la vie il fallait se cantonner aux extrêmes […] Quand la porte du wagon fut refermée, une grande barre de fer posée en travers, nous eûmes le sentiment d’être coupés du monde. »...