Convoi 55 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 23/06/1943

Dès le printemps 1943, les arrestations des Juifs sont menées exclusivement par les Allemands, sans assistance locale. Les Juifs déportés dans les convois suivants, sont parmi les Juifs qui avaient été exclus des déportations : anciens combattants, volontaires étrangers dans l’armée française, de même que des employés de l’UGIF (Union générale des israélites de France). Ainsi, la Sipo-SD mène une opération d’arrestation dans les bureaux de l’UGIF à Marseille au mois de mai 1943. Aux mois de février et mars 1943, plus de 8000 Juifs sont déportés par huit convois. Après le mois de mars, les déportations sont suspendues pour une durée de trois mois. Pendant cette période, moins de 2000 Juifs sont transférés au camp de Drancy, la plupart en provenance de Paris, de la périphérie et des villages provinciaux à travers la France. Une des raisons possibles attribuées qui explique cette interruption sont les préparatifs entrepris par les chefs de la Sipo-SD en particulier Heinz Röthke, pour l’arrestation et l’internement de milliers de Juifs au camp de Drancy. Ces arrestations auraient été possibles grâce à une loi du Gouvernement de Vichy retirant la citoyenneté française aux juifs naturalisés après le 10 août 1927. Cette loi, cependant, n’a jamais été promulguée. Afin d’accélérer la cadence d’arrestation et de déportation, une équipe menée par Alois Brunner ce rend à Paris. Au cours des mois qui précèdent son arrivée en France, Alois Brunner est responsable de la déportation de 43 000 Juifs de Salonique vers Auschwitz-Birkenau. Il manifeste un intérêt particulier pour le camp de Drancy. Dès son arrivée le 18 juin, il entreprend son interrogatoire ; 1500 prisonniers sont interrogés pendant trois jours. Il impose également des règlements plus sévères au camp. Pour berner les Juifs concernant le but des déportations, Brunner s’adresse à eux directement avant chaque départ : «Quoi qu’il en coûte, je tiens à vous dire que ce n’est plus une déportation, mais une évacuation. Nous vous envoyons dans des camps de concentration où vous vivrez en famille et où vous serez payés selon le travail que vous fournirez.» Ce discours est cité par un interné évadé, dans l’édition du journal clandestin de la résistance « France d’abord » en 1944. Suite à l’arrivée de Brunner à Drancy, les déportations à partir de ce camp sont menées régulièrement une ou deux fois par mois....