Convoi 42 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 06/11/1942

Les autorités allemandes en France cherchent donc d’autres moyens d’assurer la poursuite des arrestations de Juifs étrangers résidant en France. Le 6 octobre, Knochen informe les différents services de la Sipo-SD, que les 9 et 10 octobre, les Juifs de plusieurs nationalités (autre que française) seraient arrêtés. Parmi les nationalités visées : belge, hollandaise, roumaine, bulgare, yougoslave, ainsi que les Juifs apatrides et les Juifs anciennement allemands, dantzigois et sarrois. Ces arrestations devaient cibler les hommes, les femmes et les enfants. Aucune limite d’âge n’est imposée. Chaque détenu peut emporter : deux couvertures, deux paires de souliers, et un peu de nourriture ainsi que le strict nécessaire de toilette. Les bureaux régionaux de la Sipo-SD dépêchent les ordres d’arrestation aux préfets régionaux de la zone occupée. Les Juifs sont arrêtés à leur domicile et acheminés vers des centres de rassemblement. Le préfet régional de Poitiers reçoit l’ordre de rassembler les Juifs dans deux centres : le camp transit de Limoges, situé près de Poitiers, ainsi que dans la ville d’Angoulême. Les Juifs doivent être détenus dans des écoles, des entrepôts et des granges. Ces arrestations sont menées durant la nuit du 8 octobre. Les autorités françaises dans la région reçoivent l’ordre d’augmenter le niveau de sécurité sur la ligne de démarcation. Plusieurs Juifs sont appréhendés près de la ligne de démarcation. Après la guerre, un policier français décrit ces événements : « En effet, ces malheureux juifs, parfois par famille entière, se faisaient prendre au passage de cette ligne de démarcation, le plus souvent de jour... Ils traversaient chemins, prés et landes avec des enfants et bagages à main. Et les Feldgendarmen nous amenaient ces pauvres gens, apeurés, tremblants, souvent avec des enfants en pleurs, pour que nous les gardions pour la nuit, car dès le lendemain matin, ils les emmenaient à Angoulême où ils étaient immédiatement envoyés, nous disaient-ils dans un camp pour les juifs. »...