Convoi 32, Train 901/27 de Drancy, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 14/09/1942

Depuis le 4 septembre 1942, tous les Juifs arrêtés dans le sud de la France et internés dans divers camps sont dirigés vers le camp de Rivesaltes avant leur déportation vers Drancy et finalement vers Auschwitz. Le camp de Rivesaltes prend donc un rôle analogue à celui du camp de Drancy dans la zone occupée. Les Juifs sont pour la plupart arrêtés à leur domicile, comme le relate Simon Grinbaud dans ses mémoires. Né en Pologne, Simon immigre à Paris avec sa famille avant le déclenchement de la guerre. Seul Simon et son frère ont réussi à échapper les rafles à Paris alors que les parents et les sœurs ont été arrêtés. Les deux frères sont arrêtés à leur tour dans la zone non occupée le 26 août 1942. Grinbaud décrit son arrestation et sa déportation : « Le 26 août (1942), très tôt le matin, on frappa à la porte. Lorsque j’ouvris, je trouvais mon oncle Glasman tout tremblant, accompagné de deux gendarmes, dont l’un, gradé, avait une liste à la main. « Grinbaud et son frère sont enjoints de « prendre chacun une couverture, des couverts, et de venir avec eux... Dans la rue, un “panier à salade” nous attendait » après leur arrestation, ils sont dirigés vers le commissariat de police et par la suite vers un centre de rassemblement: « Des camions bâchés attendaient là, prêts au départ ». Les Juifs ne reçoivent aucune provision après leur embarquement dans les camions et ils ignorent la destination du convoi, jusqu’à ce qu’ils réussissent à convaincre un des gardes qui accompagne le convoi de leur révéler la destination. Le convoi arrive, la nuit tombée, à la gare du Textile à Montluçon située dans l’Allier. Parmi les 150 Juifs internés dans le camp, 143 sont déportés. Le chef du service des renseignements généraux du département d’Allier décrit les événements dans un rapport: « Le départ de 144 Juifs :83 hommes, 48 femmes et 13 enfants — vers Châteauroux et Vierzon a été accompli… quitte la gare de La Petite Vitesse à Montluçon à 15 h 55. Le départ du train s’est fait sans incident avec 48 gardes responsables de la surveillance de cinq voitures, une voiture pour les femmes et les enfants (accompagnés de deux infirmières de la Croix Rouge), trois voitures de marchandises pour les hommes et une voiture pour les bagages des déportés. Après le retour de l’escorte du train le lendemain matin, le commandant rapporte qu’il n’a eu aucun incident lors du trajet, et que suite au rassemblement de ce convoi avec un convoi en provenance de Toulouse le train fut remis aux autorités d’occupation à Vierzon à 2 h »....