Convoi 13, Train 901-8 de Pithiviers, Camp, France à Auschwitz Birkenau, Camp d'extermination, Pologne le 31/07/1942

Le 15 juillet, Helmut Knochen envoie un télex au commandant militaire en France, Carl Heinrich von Stülpnagel. Il confirme que le gouvernement français s’est déclaré prêt à arrêter les Juifs apatrides à Paris en vue de la déportation vers l’Est. « La police française conduira l’action d’arrestations de façon autonome et sous sa propre responsabilité. » Knochen rapporte que la police française a l’intention de mobiliser 3000 hommes pour les opérations qui devaient être terminées le 17 juillet à 13h00. Les arrestations sont décrites dans un rapport envoyé à l’AJDC (American Joint Distribution Committee, organisation caricative juive américaine) écrit peu après les évènements relatés. Selon ce rapport, au cours de la nuit du 15 juillet, la police française procède à l’arrestation de 28 000 Juifs étrangers, inscrits sur leurs listes. De nombreux Juifs, prévenus des opérations, avaient réussi à s’échapper. Le bilan des arrestations est donc seulement entre 12 000 et 14 000. À l’hôpital Rothschild, les malades qui ne pouvaient s’échapper facilement sont appréhendés et le service de chirurgie est complètement évacué. Les enfants de moins de trois ans sont séparés de leurs mères. Certains d’entre eux sont remis à des voisins, tandis que d’autres sont délaissés dans la rue. Ces derniers sont par la suite entassés par centaines dans des camions. « On entendait, dans les rues sombres et désertées leurs pleurs, leurs cris pour retrouver leurs mères. La charge de ces enfants fut la responsabilité de l’Assistance publique et de l’UGIF (Union générale des israélites de France). Environ 5 000 enfants ont été répartis dans trois écoles. Il y a eu quatre morts dans les 12 heures qui ont suivi les arrestations…. Il y a eu entre 300 et 400 suicides; certaines mères jetèrent leurs enfants par la fenêtre avant de s’y jeter elles-mêmes. » Le 17 juillet, Heinz Röthke qui prend le poste de responsable des affaires juives au bureau de la Sipo-SD, pendant l’absence de Dannecker, prépare un rapport décrivant les arrestations qui avaient eu lieu au cours des deux jours précédents. Il indique que la police française avait arrêté 12 884 Juifs, soit: 3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants....